Une matinée bien fraîche dans ce sombre royaume qu'est Oriël. Je décidais d'aller rendre visite à mes parents, vivant dans une maison à la sortie de la Cité des Démons, loin de mon appartement se situant au centre de cette ville. Je passe dans les rues, saluant les congénères que je connaissais, regardant du coin de l’œil les autres. J'arrivais à la bordure de la Cité, apercevant ma mère, Lanso, sur le palier, repliant ces grandes ailes. Elle m'aperçut, me sourit, c'est une femme qui n'est pas touché par la vieillesse, des traits toujours aussi doux que lorsque j'étais enfant apparaissent sur son visage lorsque la quelconque émotion s'y affiche. J'arrive près d'elle, nous nous embrassons, puis rentrons dans leur habitation. Lanso appela son mari, qui lisait encore surement, dans la bibliothèque de la maison. Il a toujours adoré lire, s'instruire, devenir un érudit.

"Aerandir ! Notre fille est là"

Lui cria-t-elle. Il descendit en dévalant les escaliers, et me prit dans ses bras, comme d'habitude. Les habitudes ont la vie dure dans leur demeure. Seuls mes parents sont autorisés à autant de familiarités, à être aussi tactiles avec moi.
Lanso préparait à manger pendant que mon père alla chercher le courrier, déposé par un oiseau, sur le balcon de la chambre du couple.
Il redescendit quelques minutes plus tard, le visage blême, la bouche bée. Il me tendit une lettre, enveloppe, d'un papier banal, mais portant un sceau étrange, je ne m'attardais pas dessus tout de suite, mais il m'intriguait quand même, ne comprenant pas l'étonnement de mon père.
J'allais ouvrir la lettre quand je me souvenu de la signification du sceau. Celui de la Cité des Dragons ! L'émotion et l'expression du visage d'Aerandir me furent communicatif.
Je consultais mon géniteur qui m'indiquait d'un mouvement de tête de l'ouvrir. Un beau papier immaculé portait des lettres dorées, invitant le destinataire au bal des dragons.
Je déposais la lettre, me demandant comment cette lettre ait bien pu atterrir ici.
J'échangeais à propos du message avec mes parents, qui m'incitaient à y aller, ne comptant pas bouger d'Oriël, ne sachant pas ce qu'ils pourraient faire à un bal.
Je récupérais alors l'invitation, et partit après un copieux repas avec les inventeurs de mes jours.

En rentrant à mon appartement, je posais la lettre et commençait à préparer mes affaires, ne sachant quoi porter. Je réfléchissais et me souvenue d'une robe longue, de couleur ivoire, que ma mère m'avait donné, quelques années plus tôt. Deux bretelles s'enroulaient autour de mon cou, et un ruban violet était lacé en dessous de ma poitrine, faisant le tour de mon corps, et présentait le reste de la robe qui tombait en plusieurs voiles sur mes jambes. Un léger décolleté laissait apparaître les bords de mes seins. Enfin, la robe en dos nu me permettant de pouvoir déployer mes ailes sans déchirer la robe. Je l'enfilais, décidant de ne pas me maquiller à mon habitude, puis enfilait un pendentif que j'avais acheté la semaine dernière, une bille de verre enroulée par un léger fil d'argent reliée à une chaine du même fer. J'attachais tout de même mon poignard à ma cuisse, sous ma robe, pour être sûre de pouvoir me défendre en cas de problème. Je prenais l'invitation, et partait.

J'approchais de la côte pour m'envoler vers la cité des Dragons, déployant mes ailes.

Après deux bonnes heures de vol, j'arrivais près des montagnes, j'apercevais un bord de la cité. Puis, je la découvrait en entière, elle était gigantesque, magnifique. Un dragon volait pour entrer dans le bâtiment qui me parut être le palais. J'approchais de l'entrée, donnant mon invitation à un de ces grands du ciel, qui me fit entrer. Les gens festoyaient, la salle à la grandeur importante, accueillant de nombreuses créatures, allant de l'humain à l'ange. Je m'installais dans un coin, attendant que la soirée se passe, observant les invités de ce bal.



"Gaëa: Je te préviens juste que j'ai changé le temps que tu as mis pour arriver à la cité. C'est un détail mais je trouve ça important. (je sais, je suis perfectionniste! XD)"

Lucy avait été obligée de rester, depuis une semaine, dans l’enceinte du château à cause de son médecin stupide et de son tyran de frère qui en avaient marre de la voir vagabonder partout. Ils s’étaient donc ligués à la diagnostiquer en pleine crise de sa maladie chronique alors qu’elle se sentait très bien depuis quelques temps, sa maladie lui semblait presque disparue. Elle était donc vraiment en rogne quand elle sortit de sa chambre pour une petite balade dans les couloirs du château et dans le jardin (les seuls lieux où les gardes qu’on lui avait collés ne lui interdisaient pas d’aller). Comme d’habitude, elle chercha une porte ou un passage où elle pourrait s’éclipser discrètement, en vain. Ses espoirs ne lui servaient à rien, les gardes s’étaient jurés de la faire moisir ici ! Alors qu’elle arrivait à un petit balcon d’où elle aimait regarder l’immensité des montagnes, elle vit quelque chose au sol, qu’elle s’empressa de ramasser. C’était une lettre des hautes administrations des dragons, mais il n’y avait pas d’adresse. Se mettant dos aux gardes pour qu’ils ne puissent pas voir ce qu’elle faisait, elle ouvrit le sceau royal, tout en sachant pertinemment que cette lettre ne lui était pas adressée. Quelle ne fut pas la surprise de notre petite démone en voyant que c’était une invitation au bal des dragons ! Elle connaissait très bien son principe et savait que normalement, seuls des dragons étaient présents. *Peut-etre cette année ont-ils décidés d’inviter les autres suzerains en plus de représentants de leur propre race ? * se dit-elle. De toute façon, il n’était pas question qu’elle rende cette lettre à son frère le roi, il n’y avait pas d’adresse, elle pouvait donc la garder ! Elle eut un sourire cruel alors qu’elle pensa à un moyen sûr de sortir enfin d’ici… Elle se retourna vivement, et, sous le regard interrogateur et méfiant de ses gardes, s’exprima ainsi :

« Mes amis, il y a quelque chose que je ne vous ai pas dit : J’ai en ma possession une invitation spécialement offerte par le roi pour le bal des dragons qui a lieu tous les 10 ans. En tant que chargée de la diplomatie interraciale (elle se doutait qu’ils ne comprendraient pas ce mot, et leur regarde d’abruti lui prouva qu’elle avait raison), j’ai donc l’honneur d’aller à cette reception si prestigieuse et importante pour l’avenir de notre race. Je vous ai choisis spécialement pour cette mission car je sais que vous avez l’étoffe pour me protéger dans un lieu si dangereux et rempli de dragons. Il va aussi falloir être discret sur mon départ, jusqu’à demain, puisque cela pourrait rendre d’autres démons jaloux de votre chance et de mon prestige. Et dans ma grande bonté, ajouta t’elle, je vous laisserai profiter de la fête »

Elle savait que cela ferait son petit effet et qu’ils la laisseraient partir discrètement du palais. Elle se doutait aussi que ses gardes ne seraient pas admis à la fete mais cela lui importait peu. Mentir, manipuler, quel est le problème ?

Lucy passa le reste de la journée à se préparer pour le bal où pour une fois, elle comptait mettre de côté sa rancune et agressivité habituelle pour bien profiter de l’occasion. Elle s’habilla d’une courte robe rouge de couleur assortie à ses yeux brodée de symboles démoniaques anciens que même elle ne savait pas lire mais qui devaient théoriquement montrer sa richesse et sa puissance. Un large trou stylisé laissait passer ses ailes dont elle était si fière et ses cornes et son cou étaient encerclés de bijoux. C’est habillée de la sorte que notre petite démone survola une partie de l’île jusqu’la grande cité draconique. Elle y était déjà allée plusieurs fois et ne jeta pas un coup d’œil sur la magnifique architecture. Là elle se posa, essoufflée mais pleine de dignité près d’un garde dragon dont la tete devait etre à 3 fois la taille de la petite démone du sol. Elle le toisa d’en bas et lui montra son invitation. Sans un mot, la jeune femme (qui avait perdu tout son côté enfantin) avança dans la grande salle d’un pas rapide, sans regarder par-dessus son épaule ses 3 gardes démons que l’on empêchait de passer à l’entrée et qui l’appelaient. La salle, immense et très haute, accueillait toutes sortes de gens du plus bas de l’échelle sociale humaine (Lucy regarda avec dégout un paysan laid et mal habillé qu’on avait laissé rentrer et qui se jetait sur le buffet) au plus haut prince dragon. Elle attendit quelques minutes en observant tout le monde, temps de trouver des gens intéressants avec qui entamer la discussion.

L’ambassadrice démone ne se sentait pas bien à l’aise en ces lieux. Elle n’était pas en sécurité sans ses gardes qu’elle avait laissés à la porte, pensant qu’il n’y aurait ici que de grandes personnes. Comme elle regrettait maintenant de ne pas les avoir laissés rentrer avec elle ! Elle chercha du regard tranquillement un endroit plus agréable. Lucy aperçut alors à l’autre bout de la salle d’autres souverains et ambassadeurs qui discutaient entre eux, protégés des paysans admiratifs par plusieurs gardes. La petite démone se demandait comment aller les rejoindre pour les saluer le plus naturellement possible lorsqu’elle vit du coin de l’œil une autre démone se diriger vers elle. Elle la reconnut immédiatement avec ces ailes violettes, ses cheveux de la même couleur et surtout… Ses oreilles pointues ! C’était Morgana Menelwen, une hybride mi démone mi elfe bien connue dans la région d’Oriel. Pour certains, son père était l’un des meilleurs elfes d’Anea et pour d’autres il n’avait rien à faire dans le royaume des démons. Lucy avait un avis partagé sur la question mais trouvait inadmissible qu’elle revendique son côté elfique dégoutant en laissant apparaitre ses oreilles ! Elle connaissait un peu cette jeune femme pour l’avoir vue entraîner les gardes démons dans le jardin et la salle d’entrainement du palais, depuis plusieurs années. Elles devaient avoir environ le même âge mais sa forme physique était impressionnante. La robe couleur ivoire qu’elle portait devait être de deuxième main au moins, ce qui n’était pas étonnant pour une femme de son rang. Notre petite démone fut un peu embêtée de la voir arriver et ainsi retarder son entrée avec les grands. Lorsque Morgana se présenta respectueusement devant Lucy et s’inquiétait pour sa sécurité celle-ci pensa immédiatement qu’elle serait parfaite pour une escorte, malgré le dégout que sa mixité lui inspirait. Le fait qu’elle lui parle de son frère alors qu’elle venait d’abuser de lui pour aller à une cérémonie où il n’était même pas convié l’agaça et lui fit plaisir en même temps. Elle avait gagné, et ce même si elle ne voulait plus entendre parler de lui. Elle répondit très courtoisement en ces termes, tout en gardant un air un peu supérieur :

« Mlle Menelwen, je me souviens de vous, vous êtes l’hybride (elle ne put prononcer ce mot sans une pointe de déplaisance) qui s’occupe de la formation des gardes du château ! Sachez que ceux que j’ai emmenés ici n’avaient vraiment pas l’étoffe pour une réception officielle, je les ai donc congédiés avant d’entrer. Mais j’aimerais que vous m’accompagniez en tant que garde personnel pendant que je vais discuter avec d’autres monarques et pendant le bal. Vous êtes tout à fait bien pour ce rôle. »

Malgré le ton aimable de ses paroles, c’était un ordre que lançait Lucy au Maître d’Arme, et il ne lui semblait pas qu’on puisse refuser une pareille opportunité.

Lucy fut légèrement agacée devant le manque d’enthousiasme de la Maître d’Arme à devenir sa garde privilégiée pour cette soirée. Morgana aurait dû être parfaitement heureuse de pouvoir être utile à la famille royale ! Elle n’en montra pourtant rien et décida de se la mettre dans la poche, elle voulait avoir toute confiance en cette presque démone qui serait dans son dos (et qui pourrait décider de sa sécurité ou non) devant les autres souverains. Elle reprit donc d’un ton plutôt amical (mot rarement utilisé pour désigner la démone) :

«  Mlle Menelwen, faites comme bon vous semble pour vous assurer de ma sécurité et de votre plaisir. Vous pourrez approcher de très près des gens très importants hiérarchiquement chez les autres races, ce qui est un privilège. Ne leur adressez pourtant pas la parole, bien sûr. Mais je vous fais confiance pour bien vous tenir, vous avez l’air d’une démone compétente… »

Lucy esquissa même un sourire presque sympathique, puis, avec un léger « suivez-moi », elle prit deux ou trois mets rares et réputés pour être très gouteux sur le plateau d’un très jeune dragon servant et partit en direction des dirigeants, à l’autre bout de la salle. Elle mangea en route les délicieux amuse-gueules avec délice.

(HRP : réponse plutot courte, dsl)

[Hors rp : c'est pas définitif parce que je sais pas si tu veux qu'on continuent le rp ou quoi, et je préfère attendre que tu me dises pour étoffer ma réponse (éventuellement), ou que tu continues l'action ^^]