Gaêa était étendue sur un rocher, près d’un petit cours d’eau. Elle baignait, immobile, dans la lumière tamisée traversant le feuillage des arbres. Après on pouvait dire qu’elle ressemblait plus une plante qu’a une humaine donc c’est normal qu’elle aime la lumière…Vous voyez, la photosynthèse. Bref, un bruit survint, mais l’esprit resta de marbre, après tout celui-ci ressemblait fort à un battement d’aile donc rien de surprenant dans une forêt. Tout à coup quelque chose de léger vint se poser avec délicatesse sur le visage de la jeune femme. Elle ouvrit les yeux et observa l’objet inconnu. Une lettre.

Elle resta plusieurs minutes à l’observer de l’extérieur. Elle possédait un sceau fort majestueux imprimé d’une marque de griffe et son papier était aussi fin qu’une feuille d’arbre. Après avoir avec minutie brisé le sceau fermant l’enveloppe elle en lut le contenu avec surprise. Elle resta immobile, fixant la lettre puis balaya les alentours du regard : Personne. L’esprit se mit alors à réfléchir en silence tout en observant de nouveau l’enveloppe.

*Elle ne peut pas être pour moi…Non. La précision de la chose est trop surprenante, elle m’est forcement destinée. Et puis, j’ai toujours voulu assister à ce bal ! Mais bon, je me demande quand même comment ils ont fait…*

Elle se leva de son rocher, déterminée. Trêve de réflexions, elle allait se rendre au bal !

Elle traversa la forêt et la plaine pour arriver au pied de la montagne où elle entama son acensions. Elle avait revêtu une robe de bal écarlate contrastant avec la couleur verte de ses cheveux, elle l’avait bien sûr acquisse lors d’une de ses nombreuses escapade dans les villes humaines. Celle-ci était pourvue de nombreux volant et s’accordait parfaitement avec la rose que Gaea avait accroché dans ses cheveux noués en une longue tresse. Bien sûr elle était restée pieds nu car porter des chaussures l’importunait toujours autant, elle préférait être en contact avec le sol directement, et non séparé de lui par une semelle. En plus, elle n’en voyait pas l’utilité. Mais bon, elle avait remonté sa robe pour une acensions plus facile et heureusement pour elle, les sapins et autre arbre à épines étaient nombreux sur le chemin.

Après de nombreuses poses et escalades, elle arriva enfin à la cité, malgré que très fatigué. Heureusement, il lui restait encore du temps avant que le bal commence, elle pouvait donc visiter un peu la ville. Déjà en arrivant elle avait remarqué l’immensité de toute chose et avait observé les dragons aux couleurs et motifs varié et colorés qui en retour la regardait étrangement. Après tout on ne voyait pas souvent d’autre chose que des dragons dans la cité, donc une humaine…Car oui, en ce moment, elle ressemblait plutôt à une humaine, enfin, à ça plus qu’autre chose. Elle avait pris une teinte de peau pâle en s’éloignant de la forêt, elle pourrait presque se confondre avec la neige.

Tient d’ailleurs, étrange, à cet altitude la neige ne manquait pas, mais aucune trace d’elle dans l’enceinte de la cité… Et plus étrange encore, il ne faisait pas vraiment froid. Gaëa échafauda une petite théorie comme quoi les dragons dormaient en dessous de la cité et ainsi chauffait le sol. Théorie quelque peu farfelue mais qui pourrait s’avérer vraie. Peu importe, elle continua de contempler la cité aux bâtiments de pierre taillés directement dans la roche de la montagne. Un peu plus loin s’élevait un bâtiment imposant ressortant par rapport aux autres, surement le palais, là où elle devait se rendre. Elle commença donc à marcher en sa direction, le bal ne devrait pas tarder à commencer…

J'étais couché sur le toit d'une maison, en train de rêvasser en regardant en regardant le ciel. Je fermais les yeux, écoutant les discussions qui se passaient tout autour de moi. J'avais encore un peu de mal avec la langue de nos jours, mais je commençais à la comprendre de mieux en mieux. Un léger vent souffla et je me redressais. Il m'ébouriffa les cheveux, et je me mis à sourire. Le village était en plein dans les plaines, et cela me faisais assez bizarre, après tout j'étais né dans les montagnes. Je passais une main dans mes cheveux, avant de sauter souplement au sol. Les gens me regardèrent, étonnés. Je leur fis un grand sourire amical, avant de me remettre à avancer.

En passant sous un arbre, quelque chose me tomba sur le crâne. Avant qu'il n’atterrisse au sol, je l'attrapais, et regardais. Une lettre? Comment était-elle arrivée ici? Je regardais le sceau, que je ne reconnu pas. Je décidais de l'ouvrir, et la lus, avec un peu de mal. Ainsi, c'était les dragons qui avaient envoyées cette lettre. Mettait-elle réellement adressé? S'ils n'avaient pas changé, les dragons n'invitaient que ceux de leur race et quelques rares personnes. Pourtant, je n'avais eu encore aucun contact avec les dragons depuis mon réveille, et tous ceux que j'avais connu étaient mort. Enfin, après y avoir réfléchis un peu, je décidais d'y aller. Cela me changera un peu les idées, et rencontrer d'autres personnes. En espérant que ma mal chance ne me suive pas ce coup-ci.

Je traversais la plaine et arrivais dans les montagnes. Cela me rappelais des souvenirs d'être ici. Je montais sans mal la montagne, avant d'arriver à la cité draconique. Etrangement, il ne faisait pas plus froid que cela ici. Je me dirigeais vers le palais, avant de m'arrêter et de regarder mes vêtements. Je n'allais quand même pas aller à un bal comme ça? Bon, tout d'abord trouver des affaires. J'avais de l'argent donc ça passerait. Je décidais d'acheter un costume noir, avec une chemise blanche, sans cravate. Déjà que je n'avais jamais aimé les costumes, alors en plus avec cravate, non merci. Bon voila, j'avais mon costume, maintenant une auberge. Avec quelques indications, j'en trouvais une, et louais une chambre. Arrivé là, je me changeais, gardant mon écharpe autour du coup. Je détestais m'en séparer, et puis ça donnait un certain style. Je laissais mon katana dans la chambre, et sortis dehors. Je me dirigeais vers le palais des dragons, observant tout autour de moi, comme un enfant découvrant le monde.

Après un temps de marche, j'arrivais devant le palais des dragons. J'écarquillais les yeux devant tant de grandeur. Décidément les dragons étaient toujours aussi étonnant. Au final je ne pensais pas qu'ils avaient tellement changé. Devant le portail, se tenaient deux dragons et je m'arrêtais devant eux. Ils me regardèrent dans les yeux, espérant peut-être que j'allais baisser les yeux de peur, mais je n'en fis rien.

- Votre invitation s'il vous plait monsieur. Si vous en avez pas, veuillez partir, nous n'acceptons pas les étrangers.

- Onisompotnit... (bien)

L'un des dragons me coupa dans ma phrase par un grognement d'indignation. Au départ je ne compris pas pourquoi il avait grogné ainsi, je lui avais pourtant répondu, et j'avais même pas fini ma phrase...

- Mais qu'est-ce que vous racontez? J'ai rien compris. Si vous faites ça pour vous moquez de nous, vous allez le regretter.

Mince! J'avais parlé en, comment il l'appelait déjà? Ah oui! En langage oublié. Non de non, je m'étais encore trompé de langue, et les dragons le prenaient forcément mal. Il devait penser que je me moquait d'eux. Bon, manquait plus qu'à me corriger, et vite si je voulais pas finir en charpie. Je passais une main derrière ma tête en faisant un sourire désolé .

- Euh... Désolé, c'était pas dans mon intention, je me suis... Comment dire? Trompé de langue, c'est ça. En tout cas, voila mon invitation. Je ne suis tout de même pas assez idiot pour venir ici sans être invité.

Je leur tendis, et les deux dragons se penchèrent au-dessus, avant de me laisser passer. Je leur lançais un dernier sourire joyeux avant de rentrer dans la cour. Ils n'avaient décidément pas changer depuis tout ce temps. Enfin, je ne savais même pas combien de temps j'avais dormi. Enfin, j'avais eu de la chance de ne pas avoir fini en charpie, heureusement que je m'étais vite corrigé.

Gaëa s’approchait du palais du conseil à grand pas mais s’arrêta net quand quelque chose lui revint à l’esprit. En effet, elle n’a pas prévu où dormir après le bal. Elle ne savait pas vraiment si elle allait redescendre où prendre une chambre dans une petite auberge, où plutôt grande étant donné qu’elles sont taillées pour les dragons. Elle réfléchit un petit moment sur place en tapotant du pied sur les dalles de pierre puis se décida à voir cela plus tard. L’esprit reprit alors son avancée d’un pas léger. En marchant elle observait les alentours, rêvassant sans craindre de heurter quelque chose.

Elle admirait un petit bâtiment de pierre à sa droite quand quelque chose attira son attention : « Onisompotnit... (bien) » Cette langue, elle l’a connaissait, on la parlait avant la bataille contre Anort. Elle balaya les alentours en hâte mais ne vit rien de particulier. Elle lâcha donc un soupir puis reprit sa route. Elle arriva bientôt devant deux gardes dragon qui lui demandèrent poliment son invitation. Elle la tendit donc vers leur corps massif puis entra par l’immense porte, où plutôt arche qui menait à la cour. En s’éloignant elle entendit une dernière bride de conversation des deux gardes :

-Et bien… Je trouve qu’il y a beaucoup de bipèdes à cette fête, je me demande si le conseil à invité tant de monde. C’est étrange tout ça…
-He, c'est vrai que c'est étrange, mais après tout, il peut être simplement oublié de nous le dire…

Elle fut bientôt trop loin pour entendre quoi que ce soit d’autre, mais bon, elle en avait déjà entendu beaucoup. Gaëa traversa la cour lentement. Elle voulait profiter des nombreux arbres et fleurs présentent dans cette enceinte. Elle s’approcha de certaines fleurs et aspira une grande goulée de leurs parfums délicats malgré que la question de la présence d’une telle nature à une pareille altitude la titillait. L’esprit finit son « bain » de nature, un peu nerveuse que sa peau redevienne verte et continua son chemin à travers la cour. Elle arriva bientôt à une porte en bois massive et gigantesque derrière laquelle se cachait la salle de bal et tous ses invités. Elle fut surprise d’une telle diversité de race entre les convives : dragons, démons, elfes et autres se côtoyait avec politesse. L’esprit se souvint qu’il était dur de tenir un évènement interracial étant donné la nature belliqueuse de certains liens.

Gaëa secoua sa tête, chassant ses pensées de sa tête, elle était là pour s’amuser après tout. Enfin…Elle était censée s’amuser. Bientôt, un orchestre fit son apparition dans la salle et une musique singulière mais agréable remplaça en partie le brouhaha des discussions plus ou moins ennuyeuses. Certaines personnes se mirent à danser formant un amas de danseur aux chorégraphies presque coordonnées. L’esprit, elle, préféra rester sur le côté, après tout, elle n’avait ni personne avec danser, ni la connaissance de danse contemporaine. Elle observa donc la foule, espérant presque trouver quelque chose de bizarre dans celle-ci mais rien n’apparut à ses yeux, elle décida donc d’aller piquer quelques petits fours sur un buffet démesuré préparé pour l’occasion.

Après un petit moment qui parut assez long à notre, pas si jeune, femme, un groupe de dragon fit son apparition dans la salle, faisant arrêter les discutions sur leur passage. D’après les révérences des personnes environnantes, ils devaient êtres importants. Elle les fixa un peu impoliment puis se souvient enfin : Les membres du conseil. En effet, ils portaient certains atours qui ne trompaient pas. Elle voulu s’approcher, mais la foule se referma sur eux, la laissant à l’extérieur. Elle resta donc de nouveau de côté soupirant en pensant que la mal chance s’abattait sur elle sous une forme d’ennui mortel. Elle respira un grand coup et s’apprêta à sortir de la salle pour chercher autre chose à faire quand…

Je fis le tour de la cours, observant tout ce qui m'intéressais, c'est-à-dire, tout ce sur quoi tombait mon regard. Je ressemblais vraiment à un enfant qui découvrait le monde, et, en quelque sorte, c'était la vérité, car après tout, je ne connaissais de ce monde que ce que j'avais appris il y a quelques longtemps et durant les quelques temps où je m'étais réveillé. Au final, quand j'eu tout observer, je rentrais dans la salle de bal, et m'arrêtais après avoir passer la porte pour regarder ce qui m'entourais. Tout de même, pour une fête de dragons, il y avait beaucoup de bipèdes, même trop. De ce que j'avais vu les dragons n'avaient pas changé plus que cela, alors impossible qu'ils aient invité autant de monde. Il devait y avoir eu surement un problème dans la livraison des invitations, ou c'était autre chose. Non! Stop! Il fallait vraiment que j'arrête de m'embrouiller l'esprit avec toutes ses questions sans importance. Après tout, j'étais venu ici pour m'amuser, et je pourrais même en apprendre un peu plus sur le monde moderne.

Mon ventre se mit soudain à gargouiller, et je fis une tête de déprimé. C'est vrai que je n'avais pas mangé depuis un moment. Heureusement qu'il y avait un buffet gratuit ici! Tout pour me remonter le moral! Je me dirigeais vers le buffet, essayant de bousculer le moins de personnes possibles. Arrivé à mon but, je m'arrêtais et regardais ce qu'il y avait. Oui! Il y avait des beignets! J'en pris plusieurs et me mis à les mangers, ou plutôt les engloutir. Les gens autour de moi me regardais, comme si j'étais un monstre, mais je les ignorais. Je n'avais jamais appris la politesse, et puis je me moquais pas mal de ce qu'ils pouvaient penser de moi. Autour de moi, j'entendais toutes sortent de conversations, assez ennuyeuses, soit disant passant. Heureusement pour moi que j'avais appris à me concentrer sur quelque chose seulement si je trouvais ça intéressant, sinon j'aurais tout retenu.

Après un temps, l'orchestre se mit à jouer, et je regardais les gens prendre un ou une partenaires et se diriger vers la piste de danse. Moi, je restais dans mon coin, continuant de manger, tout en les observant. Je n'avais aucune envi de me joindre à la danse en sachant que je ne connaissais personne et et encore moins les danses modernes. Je les regardais donc, attendant que quelque chose d'intéressant se passe. Au bout d'un moment, je finis de manger, m'essuyais la bouche avec une serviette, et regardais l'agitation de la foule, tandis que cette dernière s'écartait pour former une allée. Tout de suite après un groupe de dragons entra, et je reconnu aussitôt l'insigne des membres du conseil. Tout le monde fit une révérence devant eux, tandis que je restais droit, et les regardais passer. Je n'avais jamais courber l'échine devant qui que se soit, et c'est pas maintenant que j'allais commencer à faire ça.

Je tournais alors les talons, et me dirigeais vers une des sortie, pour prendre l'air. En plus, à cette hauteur il y avait forcément du vent, et le vent était mon élément. De plus, je n'aimais pas trop rester enfermé dans un endroit trop longtemps, encore plus avec autant de monde. Comme je marchais la tête dans les nuages, je ne remarquai pas tout de suite la jeune femme devant moi, et je fonçais dedans. Tout de suite après je me relevais et voulus lui tendre la main pour l'aider à la relever, mais arrêtais mon geste en voyant son visage. Pourquoi est-ce que j'avais l'impression de l'avoir déjà vu? Et où? Je n'arrivais pas à me souvenir, ce qui n'était pas dans mon habitude. Peut-être une descendante de quelqu'un que j'avais connu auparavant et qui lui ressemblait. Je ne savais pas trop. Je me repris rapidement et lui tendis la main.

- Excuse-moi, je ne regardais pas où je marchais, quel maladroit je fais! J'espère que tu ne t'es pas fait mal en tombant au moins?

Gaëa, voulant sortir, fut surprise d’être heurté par quelque chose et tomba au sol la tête la première. Elle se retourna au sol d’une façon un peu ridicule et laissa échapper un grognement colérique très peu féminin. Elle leva alors les yeux et vit un jeune homme en costume, ce qui est logique vu l’endroit, portant une écharpe grise n’allant quand à elle pas vraiment avec le thème du bal. L’esprit eu l’impression qu’il eu un arrêt pour lui tendre la main mais elle avait peu être rêvée. En tout cas maintenant, le jeune homme lui tendait la main en s’excusant pour l’avoir fait tomber : « Excuse-moi, je ne regardais pas où je marchais, quel maladroit je fais! J'espère que tu ne t'es pas fait mal en tombant au moins? »

L’esprit regarda sa main quelques instants puis se décida enfin à la prendre. Elle se retrouva donc enfin sur pieds. Quelques personnes ayant assisté à la scène les regardèrent étrangement, une partie avait été surprise en voyant que Gaëa ne portait pas de chaussure sur sa robe, surtout pour aller à un bal. La jeune femme d’un coup de main vif enleva la poussière maintenant présente sur ses vêtements puis releva la tête vers son interlocuteur en se rappelant qu’il lui avait posé une question. Elle répondit donc avec sourire sur un ton un peu plaisantin :

-Oh, ce n’est pas grave. Le sol a beau être en pierre, j’ai la tête solide.

Elle pensa ensuite que si il ne l’avait pas aidé à se relevé et n’avait pas dit cela, elle lui aurait surement fait passer un mauvais moment… Elle n’aimait pas être « embêtée ». L’esprit observa les alentours et voyant que les convives les regardaient, elle décida de sortir. Le jeune maladroit, l’ayant percuté, devait surement vouloir sortir, elle le prit donc par le bras et le tira à l’extérieur. Après quelques minutes, elle entendu le brouhaha intérieur reprendre et soupira. Une idée lui vint alors à l’esprit, si il voulait sortir, il s’ennuyait surement comme elle, elle décida donc d’engager plus loin la conversation :

-En fait, tu ne m’as pas dit ton nom ? Quelqu’un qui bouscule une autre personne devrais donner son nom, tu sais, au cas où tu serais autre part. Comme cela la prochainement fois, je ferrais attention et je pourrais m’écarter avant que tu ne me renverse. Pour ma part, je me nomme Gaëa !

Elle venait de remarquer qu’elle l’avait tutoyé et avait sursauté en s’en rendant compte. Elle ne tutoyait jamais les gens qu’elle ne connaissait pas, mais pour une raison inconnue elle avait utilisé le « tu » sans réfléchir. D’ailleurs l‘excuse qu’elle avait donné pour savoir son nom était un peu étrange, mais bon, c’est une excuse après tout… Gaëa attendant la réponse alla près du banc de fleur pour se revigorer de leur parfum. Elle aimait bien la nature mais les fleurs, elles, étaient encore mieux pour une raison qu’elle avait du mal à déterrer : Elle les préférait.
Elle continua d’observa la nature présente, attendant la réponse.

La jeune femme regarda ma main avant de la prendre, et je la relevais sans mal. Les personnes autour de nous nous regardaient, mais je n'y pris pas garde, essayant de me rappeler pourquoi elle me semblait familière. J'avais remarqué qu'elle n'avait pas de chaussures, chose assez étrange mais pourquoi pas, après tout, j'avais bien gardé mon écharpe. La jeune femme retira la poussière de sa robe, avant de me répondre: "-Oh, ce n’est pas grave. Le sol a beau être en pierre, j’ai la tête solide."

Je fis un sourire amical et joyeux, content que je ne lui avais pas fait mal et qu'elle ne semblait pas trop mal prendre ma maladresse.

- Heureusement alors, cela aurait été dommage que tu t'évanouisse en plein bal. En tout cas, je suis content que tu ne sois pas blessée et que tu ne m'en veuille pas tant que ça, sinon je m'en serais voulu.

Je disais ça sur un ton plaisantin, mais bon, je le pensais un peu aussi. Moi qui détestais blesser les autres, j'aurais été malin en blessant quelqu'un rien qu'en lui fonçant dessus et simplement parce que j'ai trop la tête dans les nuages. Je devrais vraiment essayer de me concentrer dès fois, surtout qu'en je suis entouré de monde, ça m'évitera de recommencer ce genre de catastrophe tous les quatre matins. Avant que je ne comprenne quelque chose, la jeune femme me prit par le bras, et me tira jusqu'à l'extérieur. Je la suivis sans rien dire. De toute façon c'est là que je voulais aller. Quelques secondes plus tard, le bruit des conversations reprit normalement, comme si rien ne s'était produit.

La jeune femme finit par s'arrêter, et engagea la conversation avec moi: "-En fait, tu ne m’as pas dit ton nom ? Quelqu’un qui bouscule une autre personne devrais donner son nom, tu sais, au cas où tu serais autre part. Comme cela la prochainement fois, je ferrais attention et je pourrais m’écarter avant que tu ne me renverse. Pour ma part, je me nomme Gaëa !".

Je l'écoutais, tandis que le vent secouait amicalement mes cheveux. Je souriais joyeusement en le sentant, avant de mettre mes mains dans mes poches , tandis qu'elle allait vers un banc de fleur en attendant ma réponse, qui ne tarda pas.

- Enchanté Gaëa, moi c'est Vraël Ichstar. Et désolé si je ne t'ai pas dit mon nom plus tôt, c'est que je n'ai jamais vraiment appris ce genre de chose quand j'étais gamin. D'ailleurs, si on se recroise autre part, peut-être que je serais un peu plus attentif à ce qui se passe autour de moi, parce que bon, j'ai eu de la chance de tomber sur toi et pas sur, hum... Un démon par exemple, tu imagine, il m'aurait surement découpé en rondelles.

J'avais pris l'exemple des démons sans vraiment savoir pourquoi. J'aurais très bien pu prendre celui des dragons. Quoi que, ici ça n'aurait pas été très judicieux de faire ça. être entouré de dragons et parler d'eux ainsi, ce n'était pas très intelligent.

- Sans vouloir être indiscret, tu avais juste envi de prendre l'air ou tu es sortie parce que tu t'ennuyais?

En attendant sa réponse, je regardais les jardins autour de nous. Eclairer sous la lumière de la lune il semblait argenté plus qu'autre chose, et cela donnait un coté féerique. Je reportais mon regard sur Gaëa, me posant toujours la même question de puis tout à l'heure, pourquoi semblais-je la connaître?

Gaëa écouta la réponse du jeune homme avec attention, maintenant elle connaissait son nom, Vraël, ce n’était pas un nom commun et à cause de cela elle était sûre de ne pas l’oublier. La jeune femme apprit aussi qu’il n’avait eu connaissance de ces choses enfant. Mais après tout, Gaëa, elle aussi n’avait pas eu cette « éducation », elle avait seulement observée les choses et les avait copiées pour donner ce qu’elles étaient maintenant.
Elle le trouvait bien sympathique d’ailleurs, sa dernière réflexion l’avait même fait pouffer de rire. C’est vrai qu’un démon ne l’aurait pas laissé vivre très longtemps encore après avoir été bousculé. D’une certaine façon heureusement qu’il l’avait bousculé, elle et pas quelque chose de plus…Violent ou agressif. L’esprit était perdue dans ses pensées quand son interlocuteur reprit la parole.

-Sans vouloir être indiscret, tu avais juste envi de prendre l'air ou tu es sortie parce que tu t'ennuyais?

La jeune femme sursauta et ses pensées s’envolèrent d’un coup. Elle se ressaisie puis revenant à la réalité nocturne répondit enfin à sa question.

-Eh bien. On dirait que je suis démasquée… Je voulais sortir car je ne savais pas vraiment quoi faire à l’intérieur, se gaver de petit four n’étant pas une activité des plus passionnantes. Et puis…Je ne sais pas danser. Cela parait peut être étrange, venir à un bal où une des idées principales est de danser sans savoir le faire mais bon, j’avais envie de sortir un peu de mon chez moi pour m‘amuser et visiter d’autres endroits. A vrai dire, cela fait tellement longtemps que je ne suis pas sortie que les choses on bien changée dehors… Et en plus, c’était une invitation. C’était donc un peu une obligation de venir. Enfin…je pense…

Gaëa s’était, comment dire, égarée dans ce flot de pensée et avait sortit un petit monologue qui la surprit elle même. Elle se mit alors à observer Vraël espérant qu’il ne soit pas ennuyé de ce flot de paroles. Son interlocuteur l’observait déjà de ces yeux singuliers aux couleurs dépareillées mais dans un sens, captivants et profonds. Elle n’y avait pas prêté attention tout à l’heure mais il dégageait une certaine sagesse qui accrochait le regard. L’esprit secoua la tête pour se reprendre et reprit, un sourire maladroit aux lèvres.

-Je suis désolée. J’espère que je ne vous ai pas ennuyé avec ce flot de parole. Quand je trouve un sujet de discussion, j’aime bien parler et développer ou encore passer du coq à l’âne qans aucune raison. Oh mince, je recommence. Eh bien, on dirait que je suis irrécupérable.

Elle ponctua sa parlote par un petit rire qui lui était si bien caractéristique. La jeune femme ne puis ensuite s’empêcher de lancer son regard vers le ciel, si dégagé à une telle altitude. Les lunes éclairaient de leur disque d’argent toute l’île, faisant baigner le petit jardin dans une douce lumière. Tout, feuilles, fleurs, écorces, se retrouvait comme enveloppé d’argent donnant une ambiance particulièrement calme à la scène malgré le son des musiques et des discussions venant de l’intérieur.
La peau de l’esprit semblait plus blanche que jamais mais bientôt, elle ne pu s’empêcher d’observer ses mains. Elle sursauta et fit qu’elle commençait peu à peu à ce teinté de vert. Gaëa, ne pouvant ni s’éclipser discrètement, ni partir d’une quelconque façon décida de rester dans se rapprocher de l’ombre des bâtiments dans le but de cacher cette teinte singulière dans la pénombre. Pensant que son attitude allait paraître bizarre, elle décida d’ajouter une petite phrase.


-Eh bien, la lune tape fort ! Je préfère rester un peu à l’ombre histoire de reposer mes yeux. Je préfère, a vrai dire, ne pas devenir aveugle. Ce serait problématique.

Lorsque je posais ma question à Gaëa, elle sursauta, comme si je venais de la sortir de ses pensées. Elle se ressaisit avant de me répondre un monologue, se qui ne me gêna pas outre mesure:

-Eh bien. On dirait que je suis démasquée… Je voulais sortir car je ne savais pas vraiment quoi faire à l’intérieur, se gaver de petit four n’étant pas une activité des plus passionnantes. Et puis…Je ne sais pas danser. Cela parait peut être étrange, venir à un bal où une des idées principales est de danser sans savoir le faire mais bon, j’avais envie de sortir un peu de mon chez moi pour m‘amuser et visiter d’autres endroits. A vrai dire, cela fait tellement longtemps que je ne suis pas sortie que les choses on bien changée dehors… Et en plus, c’était une invitation. C’était donc un peu une obligation de venir. Enfin…je pense…

Se gaver de petits fours? C'était vrai que ce n'était pas une chose très intéressante, même si j'aimais ça, enfin je préférais faire ça avec un ami, plutôt que seul. Je fis un léger rire, lorsqu'elle parla de danser. Moi aussi je ne savais pas danser, enfin si, mais pas les nouvelles danses d'ici. La jeune femme me regarda dans les yeux quelques secondes, avant de secouer la tête, et de reprendre.

- Je suis désolée. J’espère que je ne vous ai pas ennuyé avec ce flot de parole. Quand je trouve un sujet de discussion, j’aime bien parler et développer ou encore passer du coq à l’âne sans aucune raison. Oh mince, je recommence. Eh bien, on dirait que je suis irrécupérable.

- Oh mais non, tu ne m'ennuie pas du tout, c'est tout le contraire! J'aime beaucoup écouter les autres personnes autours de moi, surtout une jeune femme aussi charmante que vous. Mais tu sais, cela ne me parais pas étrange de ne pas savoir danser, en sachant que je suis exactement pareil. Mais bon, cela fait un moment que je n'ai pas vu de dragons, alors assister à un de leur bal... Je ne pouvais pas manquer cette occasion!
Et voila, je suis comme toi, je parle et parle sans m'arrêter, une vraie pipelette.

Je fis un léger rire à la fin de ma phrase, avant de remarquer le comportement étrange de Gaëa, qui commença à se glisser dans l'ombre. Bien que mon regard soit assez perçant, je ne la voyais moins bien. Etrangement, sa façon de parler, ses gestes me rappelais quelqu'un. Je l'examinais quelques secondes, et finis par voir que ses mains avaient une couleur légèrement différente. Un léger détail, mais qui avait son importance. Soudain un visage souriant me revint en mémoire. C'était exactement le même que Gaëa, mais en vert. Je battis des paupières, ouvrant la bouche étrangement, avant de balbutier.

- Ga... Gaëa? Mais oui! Gaëa! Je me souviens maintenant, comment est-ce que j'ai pu t'oublier?! Tu te souviens encore de moi?!

Gaëa ne put s’empêcher de reculer un peut en voyant que Vraël l’examinait étrangement. Celui-ci même, après quelques secondes à chercher la jeune femme du regard à travers l’ombre, ouvrit la bouche si grand qu’il aurait pu gober les mouches, s’il y en avait en montagne, bien sûr… Il finit par prendre la parole pour balbutier quelques mots.

- Ga... Gaëa? Mais oui! Gaëa! Je me souviens maintenant, comment est-ce que j'ai pu t'oublier?! Tu te souviens encore de moi?!

L’esprit cligna des yeux ne comprenant pas, immobile dans l’ombre de la cour. Elle ne se souvenait pas de lui et ne savait pas quoi répondre mais elle se lança tout de même.

-Heu…Me souvenir ? Et bien je me souviens que tu m’as renversée il y a peu et que nous somme sortit et avons parlé un peu mais…Je ne t’ai jamais vu avant, enfin…Pas que je sache…Donc, je ne vois pas comment et pourquoi tu te souviendrais d’une personne que tu viens seulement de rencontrer.

Gaëa essaya de réfléchir. Peut être était-il fou ou voyant, enfin…peut probable…En tout cas si Vraël la connaissait vraiment qu’est ce qui aurait pu raviver sa mémoire… Et tient d’ailleurs, pourquoi avant tout il l’avait oublié ! La jeune femme secoua la tête, elle s’énervait presque elle-même avec ses pensées… Elle redirigea son regard vers ses mains, sa peau malgré seulement une légère teinte verte paraissait étrange. Elle savait qu’elle aurait du rester éloigné d’un petit coin de nature argenté mais elle n’avait pas pu résister. Malgré sa curiosité envers son interlocuteur elle décida d’essayer de s’éclipser discrètement, après tout elle était dans l’ombre et presque entièrement cachée, il ne la verrait donc peut être pas partir.
Elle commença par quelques pas en arrière puis s’arrêta en rencontrant le mur de pierre tiède. Elle commença ensuite à marcher dans l’ombre en s’éloignant de plus en plus du mystérieux jeune homme aux yeux vairons. Gaëa ne put s’empêcher de jeter par moment des regards derrière elle mais continua son chemin et bientôt ne put plus le voir. Elle avait tourné dans un des longs couloirs couverts qui menait surement à une autre aile de l’énorme château.

*Raaaahh ! Tu ne sais que te mettre dans des problèmes pas possibles !* Pensa t-elle en grognant presque.

Elle soupira puis profita de son parcours pour observer par-dessus la palissade. Elle avait maintenant pris de l’altitude et de sa position dominante voyait presque toute l’immense cité de pierre où circulait encore de nombreux dragons malgré l’heure tardive de la soirée. L’esprit s’arrêta ensuite, pensant qu’elle était assez loin et s’accouda à la palissade pour observer encore le paysage sous les rayons des lunes.

Je vis à peine Gaëa cligné des yeux, mais je compris tout de site qu'elle ne se souvenait pas de moi. Me dites pas que je suis le seul à me souvenir des autres. En fait, c'était plutôt mes souvenirs qui venaient de tous ressurgirent d'un coup et ça faisait un mal de crâne pas possible, surtout lorsqu'ils passaient en flash dans ma tête. Je serrais les dents et fermais les yeux, et posais une main sur ma tempe, tout en essayant de lui répondre. Chose que je n'arrivais pas à faire à cause de mon mal de crâne. J'étais tellement occupé à essayer de faire refluer la douleur.

Après quelques minutes, je finis par réussir, mais quand je relevais la tête, Gaëa avait disparu. Disparu?! Et mince! Elle avait profité d'être dans l'ombre et de mon mal de tête pour se faire la malle. Et maintenant je me retrouvais bien intelligent planté au milieu de la coure, drôlement étonné. Il fallait absolument que je la retrouve, que je lui dise au moins ce que j'étais, peut-être qu'elle me croirait, et peut-être se souviendrait. Si elle n'était pas une de mes anciennes connaissance, je n'aurais surement pas cherché à la retrouver, mais... Mais elle était bien la seule personne que je connaisse dans ce monde, alors je trouvais ça plutôt important de lui parler.

Le vent souffla un peu plus fort, s'enroulant autour de moi, soulevant écharpe, cheveux, vêtements. Je grommelais alors dans la barbe que je n'avais pas.

- Oh c'est bon toi, arrête de te moquer de moi c'est vraiment pas drôle. En attendant, aide moi plutôt à la retrouver. Ca devrait pas te poser trop de problème.

Ok, pour les gens qui voient ça, je parle tout seul. Et c'est un peu vrai dans un sens car le vent ne me répond pas vraiment. Mais il a sa propre manière de répondre. Enfin bref c'est pas le sujet du moment. Bien entendu, le vent accepta ma requête, et je rentrais à l'intérieur. Je ne pensais pas vraiment qu'elle y était mais on sait jamais. Je regardais tout autour, englobant la salle entièrement. Personne ne lui ressemblait, ça j'en étais sur, alors ça serait pas le plus dur de la trouver, même parmi tout ce monde.

Petit à petit, je finis par désespérer de la retrouver. Peut-être qu'elle avait quitté le bal, me prenant surement pour un fou ou je ne sais quoi d'autre. Je semblais peut-être pas toujours très sérieux mais de là à me prendre pour un fou! Au bout d'un moment, le vent finit par me donner l'information que je voulais. Je sortis une nouvelle fois dehors, et je disparus. Quelques secondes plus tard, je ré-apparus à l'endroit où se tenait Gaëa, accroupis sur la palissade.

- Tu sais que c'est pas gentil de s'enfuir en plein milieu d'une conversation?

Gaëa rêvassait accoudée à la palissade, toujours autant étonné par le paysage de cette cité de pierre et la douce chaleur y régnant. Elle aurait presque voulut s’endormir tellement il faisait bon. Elle allait presque fermer les yeux quand Vraël apparut, accroupis sur la palissade. L’esprit de la nature fut sortie tellement brusquement de sa torpeur qu’elle sursauta et bascula en arrière pour se retrouver au sol.

- Tu sais que c'est pas gentil de s'enfuir en plein milieu d'une conversation ?

Gaëa fit la moue et observa son interlocuteur, il l’avait retrouvé, et de façon étrange en plus. Mais malgré cela, elle n’arrivait vraiment pas à s’en souvenir, enfin…si elle l’avait déjà rencontré un jour… Elle se releva sans mal, à part un peu aux fesses, et enleva la poussière sur ses vêtements avant de regarder Vraël. La jeune femme, toujours un peu surprise par l’arrivé de son interlocuteur, ne put s’empêcher de répondre même si elle ne voyait pas le besoin de se justifier.

-Correction, un grand silence c’était installé, la conversation était donc finie et j’ai choisi de partir car retourner à l’intérieur aurait été d’un horrible ennui. Et puis, c’est très bien dehors.

L’esprit de la nature commença à regarder le jeune homme un peu étrangement, elle n’avait pas très bien compris ce qui venait de se passer. Il était juste apparut, comme ça, de nulle part. Son cerveau, après s’être à moitié endormi, travaillait maintenant à 100 à l’heure lui donnant presque une bonne migraine. Elle observa sa main du coin de l’œil pour s’assurer de sa couleur. C’est bon, sa peau était redevenue à sa pâleur humaine habituelle. Elle faillit lâcher un soupir de soulagement mais s’en retint puis revint à son interlocuteur et se décida enfin à parler de nouveau, cette fois pour demander quelque chose de plus utile.

-Qui-est-tu ?

La question aurait pu paraitre étrange car il lui avait déjà dit son prénom, mais cette apparition mystère avait réveillé quelque chose dans son cerveau. Elle savait presque qu’il n’avait pas tout dit, même si il était alors peu probable qu’il réponde alors à la question si il ne l’avait pas dit avant. Mais bon, pour une raison inexistante elle avait préféré demander. Elle continua donc de fixer Vraël, enfin…si c’était son vrai nom, attendant la réponse à sa question pour voir si celle-ci serait révélatrice.

Après mon apparition surprise, Gaëa tomba au sol, une nouvelle fois, et de nouveau par ma faute. Mais ce n'était pas étonnant en sachant comment j'étais apparu d'un seul coup et sans prévenir. En y pensant, je crois que je l'avais fait exprès. J'avais toujours été quelqu'un de joueur, et surprendre les autres en les approchant en silence avait toujours été un de mes grands talents, si on peut appeler ça un talent, et passe temps.

J'observais le visage de l'esprit, essayant de voir si elle était contrarié. Elle faisait la moue, m'observant aussi. Je savais qu'en apparaissant ainsi, elle allait se poser encore plus de questions sur moi, mais apparemment, elle n'arrivait toujours pas à se souvenir de moi. Ce n'était pas le plus grave, ni ce qui allait me déranger le plus, à vrai dire, la seule chose qui me dérangerais, c'est qu'elle ne se souvienne pas de la guerre, des massacres, de la mort...

Lorsque la jeune femme, enfin jeune... Je haussais un sourcil. La justification n'était pas très bien trouvé, en fait, ce n'était même pas une justification. Je souriais amicalement, mais ne décidais pas de relever la remarque. Je savais très bien quoi répondre, mais étrangement je n'avais rien dit. Je préférais regarder le visage de Gaëa, attendant de voir ce qu'elle allait me dire, ce qu'elle allait demander ensuite. Elle m'observa un moment, avant de finir par reprendre la parole. Mon sourire devint alors énigmatique, j'aurais pu ne pas répondre, ou faire semblant de ne pas comprendre, mais au lieu de ça, je décidais de répondre de la même façon que je disais quelquefois il y a très longtemps.

- Je me nomme Vraël Ichstar, mais je suis beaucoup plus que ça, je suis celui qui représente la liberté de faire ce que bon nous semble, d'aller où nous voulons, voila ce que je suis, ce que je représente, ce qu'est le vent, ce qu'est l'esprit du vent, ce que je suis.

En attendant de voir comment l'esprit de la nature allait réagir fasse à ce que je venais de dire, je m’asseyais sur la palissade, quittant ma position accroupis, confortable seulement quelques minutes, pas plus. En regardant Gaëa, je finis par penser que peut-être elle avait oublié pour éviter que le passé remonte, et vienne la hanté. Cela arrivait lorsqu'on avait subit un grand choque émotionnel, ou ayant vécu des choses horribles, comme ce qui c'était passé durant la guerre, ou encore... Oh là là! Surtout ne pas y penser sinon je vais encore tomber en pleine déprime!

Après cette question pouvant paraitre quelque peu étrange, le sourire de Vraël changea et il se décida à répondre.

- Je me nomme Vraël Ichstar, mais je suis beaucoup plus que ça, je suis celui qui représente la liberté de faire ce que bon nous semble, d'aller où nous voulons, voila ce que je suis, ce que je représente, ce qu'est le vent, ce qu'est l'esprit du vent, ce que je suis.

Gaëa resta bouche bée. Depuis son réveil elle n’avait revu aucun de ses semblables et alors qu’elle était devant l’un d’eux, elle ne l’avait même pas reconnu. Après tout, après un si long sommeil, sa mémoire en avait pris un coup. Elle se souvenait de la bataille mais pas de ses pairs, et de toute façon, elle n’avait jamais eu la mémoire des visages même dans le temps. L’esprit de la nature cligna des yeux comme pour remettre son cerveau en marche : elle ne savait vraiment pas quoi répondre… En tout cas, s’il lui avait révélé son identité, il devait surement déjà connaitre la sienne. En attendant sa réponse l’esprit du vent s’assis plus confortablement sur la palissade, attendant sa réaction qui pour le moment ressemblait plus à celle d’une statue qu’autre chose. Après un petit moment elle réussi enfin à parler.

-Je pense que tu sais déjà qui je suis…Gaëa, esprit des forêts, des plantes, de la nature. Cela fait fort longtemps que je n’ai pas vu d’autres esprits mais te voir me perturbe quelque peu. Pourquoi nous-sommes nous réveillés ? Cela m’a tout de même l’air étrange… Mais bon, cela peu attendre, que fais-tu ici? Si tu veux savoir, j’ai reçu une invitation et je me suis dis que cela me permettrait de sortir un peu de ma forêt. Le lieu est magnifique mais la réception quelque peu ennuyante comme je te l’ai dit tout à l’heure… En tout cas c’est sympathique de revoir quelqu’un que je connais, je me sentais un peu perdue dans cette nouvelle époque.

Gaëa s’accouda à la balustrade et se reposa un peu la langue. Cela faisait des lustres qu’elle n’avait pas parlé autant surtout à une personne en chair et en os, si l’on peut dire cela… Dans sa forêt, la jeune femme passe la majorité de son temps à rêvasser ou encore à se balader et elle ne sort par curiosité que trop rarement à son gout. Elle trouvait amusant que le hasard les ai fait se revoir dans un endroit si peu commun et difficile à atteindre. Gaëa se retourna vers Vraël et lui demanda :

-En fait, depuis combien de temps t’ai tu réveillé ? Enfin…Si tu t’en souviens, moi je n’ai pas vraiment compté.

Je regardais la tête de Gaëa, observant sa réaction par rapport à ce que j'avais dit. Elle en resta bouche bée, ce qui me fit rire gentiment. Je ne me lasserai jamais de la tête qu'elle faisait.Mais c'était normal qu'elle ne se souvienne pas de lui, après tout, l'Esprit de la nature n'avait jamais eu la mémoire des visages. Je me souvenais que j'avais souvent fait des blagues dessus, en essayant de décontracter l’atmosphère quand tous les autres Esprits étaient tristes. Eh oui, même en temps de guerre j'essayais de faire l'imbécile pour que les autres rient.

J'attendais la nouvelle expression de Gaëa, car pour le moment, à part jouer à la statue surprise, elle ne ressemblait pas à grand chose d'autre. L'Esprit de la nature finit par reprendre un peu de contenance et par répondre. Je l'écoutais attentivement, le regardant dans les yeux. Elle semblait troubler par des tas de questions, même si elle ne m'en posa qu'une seule, avant de passer à autre chose aussitôt. Gaëa avait reçu la même invitation qu moi, et je me demandais toujours autant pourquoi, car personne ne devait nous connaître assez pour nous inviter dans cette réception.

- J'ai eu la même chose que toi, mais je me demande toujours comment c'est possible que toi et moi on est reçu cette lettre alors que je ne suis pas très connu, et toi non plus sinon tu serais avec la personne qui t'as envoyé cette invitation. C'est vrai que cette réception est assez ennuyeuse, et il ne se passe pas grand chose, enfin au moins ma malchance habituelle n'a pas l'air de trop me suivre en ce moment, au moins, ça évitera que je détruise une partie de la ville, comme d'habitude, et puis, j'aimerai bien évité d'avoir les Dragons sur le dos.

Je marquais une pause, rigolant à ma propre blague, en sachant que cela pouvait bien se produire. Bon, au moins je n'avais pas trop eu de mauvaises chances depuis que je mettais réveillé. Je repris la parole.

- Je me sens encore perdu dans cette époque, mais, avec ma curiosité maladive, j'ai essayé de voyager autant que je pouvais et de lire à peu près tous les livres qui me tombent sous la main. Il y a encore beaucoup de choses à apprendre sur cette époque, et c'est aussi pourquoi je suis venu à cette réception. Je me disais que peut-être je pourrais aller voir les membres du conseil pour en savoir un peu plus. Après tout, si les Dragons le composant sont toujours aussi sages qu'avant, alors ils doivent en savoir beaucoup.

Après s'être accoudé à la balustrade et de m'écouter parler, elle me posa une autre question. Je croisais les bras sur la poitrine, l'index tapotant mon menton, tandis que je réfléchissais, comptant le nombre de mois que je mettais réveillé. Après quelques secondes, je répondis à Gaëa.

- Mm... Cela doit faire à peu près quatre ou cinq mois à peu près.

Tout en disant cela, je me mis à penser à autre chose, et baissais rapidement les yeux sur mon bras droit, là où il y avait la marque des membres du conseil. Je me demandais si elle fonctionnait encore. En fait, c'est sur cela que je comptais pour rencontrer les membres du conseils, car je ne pensais pas qu'on me laisse les approcher comme ça.

Vraël se mit à réfléchir à là question dans une position qui fit sourire Gaëa puis après quelques instants il répondit. L’esprit de la nature à cette réponse devint pensive, elle prit alors une mèche de ses cheveux et l’observa : vert foncé virant presque sur les jaunes-orangés sur la pointe. Elle se servait toujours de cela pour se repérer dans le temps. Après un simple et petit calcul elle prit la parole :

-Je suis arrivé vers le milieu du printemps et maintenant nous arrivons presque sur l’automne donc je pense que cela fait à peu près la même durée. Nous n’avons pas pu nous réveiller au même moment par hasard…

Après cette brève intervention la jeune femme vit que son pair observait quelque chose, elle suivit donc son regard et vis, la marque du conseil, apposée sur son bras droit. Cela faisait des lustres qu’elle n’avait pas vu cette marque. Elle, n’avait jamais vraiment été en contact avec les dragons, et encore moins les membres du conseil de cette espèce. Dans cette réflexion, elle se remémora que l’esprit du vent avais dit qu’il voulait les rencontrer. Quelle bonne idée !

-Mais bon, trêve de questions, place aux réponses.

Elle prit Vraël par le bras et l’entraina avec elle vers, si elle se rappelait bien du chemin, la cour, et plus précisément, la salle de bal. Les membres du conseil devraient encore s’y trouver. Il avait déjà un bout de chemin à faire et décida donc de parler en attendant.

-Allons voir les membres du conseil ! Avec eux, ils nous donnerons surement des réponses, où tout du moins des indices. Et puis, après tout tu voulais y aller donc pourquoi ne pas y aller à deux ? Plus on est de fou plus on rit, n’est-ce pas ? Je me demande bien si cette marque marche encore, si ça se trouve, elle est trop vieille… Ils l’ont peut être changé, malgré que ce soit extrêmement improbable… Mais attendons-nous à tout ! Au pire, on trouvera bien un autre moyen de les approcher.

Gaëa était bien contente de cette prochaine petite aventure, elle aurait presque put siffloter en marchant. En tout cas ce qui était sûr était…rien, et puis c’est ça qui est amusant ! Et si les dragons étaient aussi sage qu’auparavant ils aurait une réponse ou un fragment de celle-ci.

Gaëa me répondit que cela devait faire à peu près le même nombres de mois qu'elle s'était réveillé, tout en regardant la mèche de ses cheveux. Elle fit des observations à voix haute que je faisais dans ma tête, et la regardais dans les yeux. Oui, nous nous étions surement pas réveillé au même moment par hasard. Il existait mais quand même, avec les Esprits c'était vraiment trop gros, et l'Esprit de la nature pensait de même.

Je levais la tête vers Gaëa, qui regardait mon tatouage. Elle leva ensuite la tête vers moi, l'air soudain enjoué, et dit une phrase que je ne compris pas au départ, et avec qui je ne fis aucun lien. Elle m'attrapa soudain par le bras et m'entraîna vers elle. J'eus à peine le temps de sauter de la barrière qu'elle me tirait. Je trébuchais, et faillis me casser la figure.

- Eh attend! Où est-ce que tu m’emm...

Je me coupais dans ma phrase en comprenant où Gaëa nous conduisait, à la salle de bal. Mais ne l'avait-elle pas quitté parce qu'elle s'ennuyait? Tout comme moi d'ailleurs. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi l'Esprit m'emmenait là-bas. Elle ne tarda pas à m'expliquer ce qu'elle attendait de moi. J’écarquillais les yeux en entendant ce qu'elle voulait. Une fois remis de ma surprise, je rigolais.

- Oui, c'est vrai que ce serait bien! Mais j'espère que cette marque n'est pas trop vielle, parce qu'ils risqueraient de mal le prendre. Enfin cela mettra un peu de piment dans cette soirée tu ne crois pas? Surtout si les Dragons se mettent à nous courser. Quoique, je serais surement le seul à trouver ça drôle. Enfin, cela serait bien si l'on trouvait des réponses au près des Dragons, même si se n'est qu'un peu.

Mais il ne faudrait pas être trop déçu s'ils ne savaient plus rien à notre sujet. Car, même avec leur longévité et la mémoire qu'ils se transmettaient générations en générations, les informations avaient pu se perdre dans le temps. On finit par arriver dans la salle de bal, toujours aussi pleine de monde. Je levais la tête, essayant de dépasser l’assistance, pour repérer les Dragons du conseil. Je finis par les voir, et par dire à Gaëa.

- Ils sont là! Allons y!

Cette fois si, c'est moi qui attrapais la main de l'Esprit, et l'entraînais dans mon sillage, jouant des coudes pour nous frayer un passage à travers la foule, tâchant de ne pas lâcher la main de Gaëa afin de ne pas la perdre, ce qui arrivait souvent dans ce genre d'évènement. Après une bataille acharnée, on arriva à quelques mètres des Dragons du conseil, nous projetant hors du cercle qu'avait fait les gardes. J'eus tout juste le temps de m'arrêter avant de me prendre la patte d'un des gardes Dragons. Il baissa la tête sur nous, avant de nous demander ce que nous voulions. Je n'hésitais pas à le regarder dans les yeux, sans aucune honce de crainte dans les yeux.

- Mon amie et moi aimerions voir les Dragons membres du conseil.

- Je ne crois pas t'avoir déjà vue dans les relations des membres, alors prouve moi que tu peux passer.

Je souriais, avant d'essayer de soulever la manche de ma veste et de ma chemise ce qui s'avéra inefficace. Je soupirais, avant de détacher les boutons de ma chemise, de retirer ma manche et de montre ma marque. Bon, heureusement que je me fichais pas mal d'être à moitié nue devant les gens, sinon... Bah je ne sais pas ce qui se serait passer, mais en tout cas, je n'aurais surement jamais fait ça si je me souciais de leur avis. En tout cas, maintenant c'était moment de stresse de savoir comment allait réagir les Dragons.

A l’entente de ces paroles, Vraël fut pris d’un fou rire et lui répondit que les dragons pourraient mal le prendre et qu’il serait alors le seul à trouver cela drôle. Mais il serait lui aussi content si ils trouvaient ne serait-ce que quelques réponses. A force d’une course presque effrénée ils arrivèrent tout deux à la salle malgré qu’un peu essoufflés. Gaëa reprenait son souffle quand elle entendit l’autre esprit s’écrier quelque chose. Elle eut à peine le temps de relever la tête que Vraël l’agrippa par la main et l’entraina avec lui. Ah, « douce vengeance » si peu appeler ça comme ça. Les coups volèrent et l’esprit de la nature eu du mal à suivre se heurtant à de nombreuses personnes en essayant de continuer son chemin à travers la foule.

Après quelques instants comme des sardines, le petit groupe réussis à arriver à la « ligne défensive » du conseil que Vraël faillit heurter. Gaëa, elle, devant ce brusque arrêt eu à peine le temps de s’arrêter et bouscula un peu son compagnon de route auquel elle envoyant un regard désolé. Elle sursauta d’ailleurs en voyant une massive tête se rapprocher d’eux pour savoir ce que nous voulions. L’esprit du vent le regarda dans les yeux et formula sa requête sans aucune hésitation. Le moment de vérité arriva alors, le garde demanda une preuve de nos relations avec le conseil.

*Espérons que cela marche* Pensa très fort Gaëa en pensant ce qui se passerait si la marque ne marchait pas.

L’esprit essaya d’abord de relever ses manches se qui ne rendit qu’à peine visible la marque, il décida alors de retirer sa chemise à moitié rendant ainsi visible sa marque. Du bruit parvint alors de la foule, Gaëa se tourna pour voir se qui se passait : une partie de la foule observait la scène et certains détournait le regard gênés. Après cette découverte, elle revint à la scène à laquelle une deuxième tête draconique c’était joint. Les yeux jaunes aux iris acérés observaient la marque interloqués. L’esprit déglutit puis lança un regard presque inquiet à Vraël quand les deux gardes chuchotèrent quelque chose et se retournèrent pour parler.

-Vous pouvez passer, déclara une voix caverneuse.

Gaëa soupira et se décrispa à cette annonce, elle et son compagnon pure alors entrer dans le cercle gardien. D’imposant dragons se tenaient là, les fixant du regard, s’en était presque gênant. Les esprits approchèrent des présumés conseillés, même si cela était évident, et s’arrêtèrent juste devant eux. Elle s’apprêta à poser une question mais un des conseillers pris la parole le premier la coupant dans son élan.

-Nous aimerions savoir d’où vous tenez cette marque, dit-il en les fixant sous entendant presque un ordre, car, vous savez c’est bien la marque du conseil mais cela fait bien des générations que tous ceux qui portaient cette marque sont mort, elle date de nombreux siècles déjà.

Gaëa ne su quoi dire et lança un regard à Vraël en espérant qu’il serait quoi répondre. Ils n’allaient tout de même pas dire qu’ils étaient des esprits disparus depuis des millénaires… Au moins, ils s’en sortent plutôt bien, ils auraient le prendre d’une toute autre façon mais qui sait ce qui se passera dans le futur proche et s’ils auraient à courir pour leur peau ou pas.

J'entendis des murmures dans la salle. Je lançais un rapide regard derrière moi. La foule nous regardait, enfin une partie. Certains détournaient la tête, gênés, et les autres observaient, soit curieux, apeurés, et je remarquais même quelques uns qui semblaient penser que nous allions nous faire tuer, et cela les amusaient. Je revins aux dragons, qui étaient deux à nous regarder, enfin plutôt la marque sur mon épaule, l'expression interloqué. J'aperçus le regard de Gaëa et qui semblait extrêmement stressé. Je l'étais aussi, mais ne le montrait pas. Je lui fis un sourire, essayant d'être rassurant en lui montrant que je n'avais pas peur.

Je revins de nouveau aux gardes, quand une voix caverneuse se fit entendre, nous disant de passer. Je pris une inspiration un peu plus grande, puis avançais, passant le cercle de gardes. Les Dragons du conseil nous fixaient, et je soutins leur regard, tandis que nous nous arrêtions juste devant eux. Un des conseillers prit la parole, et je tournais la tête vers lui, le fixant dans les yeux. Je lançais un regard à Gaëa, qui semblait tout aussi peu sur de la réponse que moi. On devait inventé quelque chose, là maintenant. On ne pouvait pas leur dire que nous étions des Esprits. Je remis ma chemise et veste, avant de répondre, essayant de trouver.

- Eh bien... Pour tout vous dire... L'un de mes ancêtres à eu l'honneur de connaître un des membres du conseil. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé entre eux, mais depuis ce temps, ce symbole dans ma famille se transmet de générations en générations.

Non de non! J'espérais que cette histoire tienne debout, même si j'en doutais. Si le conseil n'avait pas changer, leurs membres étaient très intelligent, et avaient le chique pour deviner quand on leur mentait. Bien sur, cela m'étonnerais que même eux puisse faire le rapport entre les Esprits et nous, mais on ne sait jamais.